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Bonne Fête des Mères et de la Vie

Deuxième dimanche de mai, c’est l’occasion de souligner la Fête des Mères (sauf en France où ce sera à la fin du mois).

Cette fête prend une couleur particulière cette année, alors que plusieurs d’entre nous devons célébrer à distance, par vidéo-conférence ou à quelques mètres de notre mère, de notre grand-mère ou de nos enfants. 

Je m’en suis rendu compte hier, quand ma fille Marie-Noëlle est venue avec deux de mes petites-filles, Camille et Ève-Marie, sonner à notre porte et déposer son cadeau de la Fête des Mères pour Marie. On a bien parlé quelques minutes dehors, à 2 mètres de distance, mais le vrai cadeau, ça aurait été de se serrer dans nos bras après 2 mois de confinement. On s’est fait un câlin symbolique.

2 mois déjà! C’est incroyable comment nos vies ont pris une drôle d’allure. Et en plus, la chaleur qui se fait attendre (ici au Québec). On prévoit même de bonnes quantités de neige à certains endroits et de fortes rafales. 

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. J’ai perdu ma mère il y a plusieurs années, un 2 mai. Il y avait une vague de chaleur ici, en mai, et il faisait très chaud dans son petit appart, trop chaud. Elle avait 92 ans.

Le décès de ma mère et le renouveau

Maintenant, le 2 mai, en temps normal, c’est l’occasion pour mon frère Pierre et moi de nous rencontrer au cimetière, devant la tombe de nos parents, pour se rappeler de bons souvenirs, des anecdotes et dire à ma mère qu’on s’ennuie d’elle, de nos appels du dimanche à 16 heures, de nos soupers, de son sens de l’humour, de son amour tranquille. 

Puis on en profite, Pierre et moi, pour apporter nos boîtes à fleurs aux serres des Fleurs de l’Isle, à l’Isle d’Orléans. 

En temps normal (je me répète, je le sais), c’est notre premier bain d’été avant l’été. On se promène dans les grandes serres remplies de fleurs annuelles de toutes les couleurs, on choisit celles qui composeront nos boîtes, on jase avec la propriétaire, on change d’idée, on refait un tour dans la serre du fond où «j’ai vu une fleur orangée que je trouve bien belle», on recompose nos boîtes…. La proprio est bien patiente.  

Cette année, j’y suis allé seul, j’ai laissé mes boîtes à fleurs vides à la porte d’une serre, j’ai dit à la proprio (à 2 mètres évidemment) de refaire la même composition que l’an dernier, que c’était bien beau comme ça, et je n’ai pas fait le tour des serres.  Mon côté magique me dit que c’est peut-être ce qui explique qu’il fasse si froid ces temps-ci… 

Tout ça pour dire que la mort de ma mère est maintenant associée au printemps, aux fleurs, au renouveau, à la Vie, à la perspective de balcons fleuris.

À four letters word

Mort, un simple mot de quatre lettres, mais qui fait plus que jamais partie de notre vie. Depuis deux mois, on les compte par milliers, partout dans le monde. À tous les jours, on reçoit, un peu estomaqué, la statistique du jour sur leur nombre dans notre pays, dans notre ville. 

J’ai la chance de ne pas avoir de personnes proches qui sont décédées de la COVID-19, de ne pas avoir de parents en fin de vie qui doivent mourir seuls dans leur résidence de soins prolongés ou de soins palliatifs. Quand mon père est tombé gravement malade, j’ai pu l’assister jusqu’aux derniers moments, entendre ses derniers mots, être là quand lui ne l’était presque plus. Être là. 

Quand ma mère est partie, c’est arrivé subitement, sans avertissement. Personne n’était là avec elle. Elle n’a sans doute pas eu le temps de s’en rendre compte, mais moi je n’étais pas là, et il me manque ce moment. Comme il manque et va manquer cruellement toute leur vie aux enfants qui n’ont pu être là pour des proches, pour des raisons sanitaires, pour des raisons d’épidémie, des raisons réelles, prudentes, mais froides.  

L’importance de la présence quand des événements marquants se passent: une naissance, une première journée en classe, une graduation, un premier emploi, une union, une maladie, une agonie… Ce sont des moments qui ne repassent pas une deuxième fois. 

La Fête des Mères

Aujourd’hui, on remplace un mot de 4 lettres par un autre, plus chaud, plus doux: mère.

Je sais, vous allez dire que c’est une fête tellement commerciale. Peut-être.

Mais saviez-vous que les premières traces de célébration en l’honneur des mères sont présentes dans la Grèce antique lors des cérémonies printanières en l’honneur de la mère de Zeus? (merci Wikipédia)

Quand on souligne cette fête, quand on profite de cette occasion pour dire, d’une manière ou d’une autre, à notre maman qu’on l’aime, qu’on pense à elle, qu’on s’ennuie, c’est aussi le renouveau qu’on célèbre, le retour des beaux jours et de la Vie.

Et Dieu sait si on a besoin, ces temps-ci, de célébrer la Vie.

Bonne fête des Mères maman.  

Note: sur la photo qui accompagne cet article, ma mère et moi avec mon chat Noiraud. Je sais, je n’ai pas changé )-; N’hésitez pas à me laisser un commentaire plus bas.

Marc Vachon, m.ps.

Marc Vachon est passionné par la recherche de moyens pratiques pour être heureux et traverser activement les changements. Il a œuvré comme enseignant, psychologue, conférencier et formateur. Il est l'auteur de Oser changer. Mettre le cap sur ses rêves et de Lacher prise. Prendre de l’altitude.

View Comments

  • Merci de ce beau texte.
    Je lis votre récit et m’y retrouve, j‘aurais fait comme vous ‘en temps normal’, une sorte de rituel/retrouvailles avec mon frère.
    Il y avait un doux soleil lorsque j’ai déposé qq fleurs cueillies au jardin pour feu ma maman; j’ai pensé à ce qu’elle disait toujours: “Hauts les cœurs!”, lorsqu’elle était confrontée à des moments difficiles.
    J’ai hâte de revoir les miens.
    Encore merci Monsieur Vachon pour les 4 leçons que j’ai faites pendant cette période si particulière de confinement. Je vous suis toujours avec autant de plaisir.
    Tout de bon à vous,
    Anne (BEL.)

    • Marc Vachon, m.ps. says:

      Merci Anne.

  • Louise Bergeron says:

    Merci pour ce billet entourant la fête des Mères. Je suis moi-même maman et grand-maman. Je suis en santé, je demeure dans ma maison, je suis à la « retraite » avec une pension qui me permet d'entrevoir ce confinement sans stress financier. Mais je m'ennuie d'aller garder mes deux petits enfants (6 et 3 ans), de les bécotter, de les prendre sur mes genoux! Je suis une « toucheuse ».

    • Marc Vachon, m.ps. says:

      Que je vous comprends Louise. Bien des grands-parents (j’en suis) se promettent de toucher, serrer, embrasser, dépeigner, « maganer » leurs petits-enfants quand viendra le temps.

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Marc Vachon, m.ps.

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