Il nous parait essentiel de poser un regard lumineux et non fataliste sur le TDAH, et de prendre conscience que l’une des meilleures façons d’aider le jeune à développer une bonne estime de soi malgré ses vulnérabilités, est de l’amener à réaliser qu’il est doté de qualités puissantes sur lesquelles il peut se fier, lorsque les ressources manquent, pour pallier les difficultés
Au cours de mes sept années d’expérience clinique en pratique privée, j’ai eu l’honneur d’offrir mes services à de nombreux jeunes (âgés entre 8 et 25 ans) ayant reçu un diagnostic de TDAH, en intervenant directement auprès d’eux et/ou auprès de leurs parents. Durant mes entrevues cliniques, j’invitais ces jeunes à laisser libre cours à l’expression de leurs émotions. Et j’ai pu soulever deux constats qui m’ont insufflé l’inspiration et l’élan pour rédiger cet article.
D’un côté, il y a la majorité de ces jeunes qui éprouvent de l’anxiété voire des sentiments dépressifs en permanence dans leur quotidien, tant ils se sentent incompris par leur entourage. De l’autre côté, il y a leurs parents qui confient avoir de la difficulté à comprendre les comportements imprévisibles de leur enfant, au point où on peut déceler le regard quasi fataliste qu’ils portent au sujet de leurs fragilités.
En écoutant activement le récit que mes jeunes patients font de leur vécu, nous comprenons rapidement que le TDAH peut mettre à rude épreuve le sentiment de compétence, tant chez le parent que chez l’enfant.
Et pourtant, en interaction avec ces jeunes aux prises avec un TDAH, j’ai pu remarquer qu’ils sont dotés de trois qualités exceptionnelles qui leur permettraient de réussir envers et contre tout. Le but de cet article est donc d’offrir, tant au jeune qu’à ses parents, une perspective lumineuse du TDAH.
Je n’en peux plus! J’ai envie de hurler à mes parents, à mes enseignants, à mes amis: «arrêtez de me faire des reproches à n’en plus finir, cessez de me blâmer pour des comportements qui sont totalement en dehors de mon contrôle».
Je ne fais pas exprès d’oublier. Malheureusement, je donne l’impression d’être une tête en l’air et de ne pas être fiable.
Je ne fais pas exprès de rentrer dans ta bulle. Mais tu as la sensation que je suis intrusif et envahissant.
Je ne fais pas exprès d’avoir la bougeotte, surtout lorsque tu me parles pendant un certain temps. Mon hyperactivité te donne l’impression que, non seulement je suis incapable de me tenir tranquille et d’être calme, mais aussi que je ne t’écoute pas et que je te manque alors de respect. En réalité, pour pouvoir t’écouter, j’ai besoin de bouger.
Je ne fais pas exprès de « tomber » dans la lune quand tu me parles, mais je sais que tu as l’impression que je n’accorde pas d’importance à ce que tu dis.
Je ne fais pas exprès d’être au service de mon impulsivité. Tu es convaincu que je suis fondamentalement incapable de me contrôler; pourtant, il suffirait de m’enseigner comment faire. Ou encore, de me prendre dans tes bras en me glissant les mots suivants : je suis là, ne t’inquiète pas, tout va bien aller. Cela m’aiderait à contenir mon agitation.
Je ne fais pas exprès de détester l’ennui, même si je sais que ça pourrait me faire du bien de profiter de moments de vide pour reposer mon esprit.
Je ne fais pas exprès de considérer l’effort comme le pire des supplices. Malheureusement, cela donne l’impression que je suis un paresseux.
Je ne fais pas exprès de reporter à plus tard ce que je dois faire dans l’immédiat. Or, une telle attitude te donne l’impression que je n’arriverai jamais à rien dans la vie.
Je ne fais pas exprès de m’investir uniquement dans les activités qui m’intéressent. Fâcheusement, cela peut te donner l’impression que je suis immature face à la réalité de la vie qui nous rappelle rapidement qu’il n’est pas toujours possible de faire ce que l’on aime.
Je ne fais pas exprès de raisonner d’une manière qui peut te surprendre, qui peut te paraître insensée. Je ne fais pas exprès de tenir mon bout dans l’espoir de te convaincre que j’ai raison. Triste à dire, mais cela dégage une certaine forme de rigidité et un manque de flexibilité.
Enfin, je ne fais pas exprès d’exprimer mes émotions à un rythme exponentiel et cela te donne l’impression que je suis intense par moment. Mais sache que c’est la seule manière que je connaisse pour donner libre cours à mes états d’âmes et te sensibiliser quant à ma singularité.
Je suis épuisé et fatigué de toujours me défendre et de me justifier. Je suis triste, car j’ai le sentiment d’être totalement incompris. Je suis affligé, car on me fait sentir que je suis bizarre. Je suis abattu, car on me donne l’impression que je ne pourrai jamais m’en sortir et découvrir la lumière de la réussite. Je suis stressé à l’idée de savoir que je coure plus de risques qu’un autre enfant, de me faire punir pour ma condition neuro-développementale que tu peines à saisir.
Alors, pour la faire valoir, il m’arrive de m’obstiner, d’argumenter, de m’opposer. C’est la seule façon pour moi de te secouer et de t’inciter à dépasser ces quatre lettres que sont le T, le D, le A et le H dans l’espoir que tu puisses véritablement chercher à comprendre les tensions internes que peut faire émerger le TDAH chez moi, ces tensions qui me donnent envie de fuir une réalité que je trouve éprouvante au quotidien.
Ce récit de vie (propos recueillis au cours de mes rencontres cliniques) illustre les tensions internes ressenties par la majorité des jeunes aux prises avec un TDAH. Il donne par le fait même, une idée du regard que peuvent porter parents et enseignants sur les comportements de ces jeunes – comportements jugés comme étant excessifs et exaspérants, mettant le jeune régulièrement en conflit avec son entourage familial et scolaire.
Ce regard de l’adulte n’est en réalité que l’expression de ses sentiments de frustration, d’incompréhension et d’impuissance. Toutefois, il est aussi source d’angoisse pour le jeune, car il l’amène à se sentir différent des jeunes de son âge et à douter de ses compétences. Ce sentiment d’incompétence acquis est très pénible pour lui, car il fait émerger en lui des affects dépressifs et anxieux pouvant se manifester, d’une part par des problèmes de sommeil et d’appétit, mais aussi par un niveau élevé d’agitation, d’irritabilité et d’opposition.
En se montrant opposant, voire agressif pour certains, le jeune aux prises avec un TDAH essaie de se défendre contre la pression qu’il peut ressentir, mais aussi de protéger son estime de soi qui peut avoir été brimée depuis plusieurs années par les diverses interventions mises en place par l’adulte en réponse à ses comportements « perturbateurs »
En réalité, l’adulte doit comprendre que ces comportements renvoient à une réaction adaptative du jeune en contexte de mal-être et de déséquilibre. En effet, le jeune souffre de ne pouvoir déployer et actualiser son potentiel. Il sait qu’il est pris dans un carcan lié à une condition neurodéveloppementale qui ne met pas la lumière sur ses forces.
Les interventions menées auprès de mes jeunes patients avec un TDAH (et auprès de leurs parents) m’ont amené à constater que ces derniers sont doté de trois qualités exceptionnelles, qui, si investies et mises en évidence, pourrait lui permettre d’être un véritable génie dans son domaine d’intérêt.
1- Du fait des nombreuses idées qui circulent en continuité dans l’esprit de ces jeunes et de leurs capacités à les gérer en simultané, ces derniers parviennent à développer un esprit créatif intriqué dans leur personnalité, un esprit qu’ils pourraient mettre au profit de leur réussite scolaire, sociale et professionnelle.
2. Du fait de leur capacité à rester concentré et attentif durant une longue période pour s’atteler avec assiduité aux tâches qui interpellent leur personnalité, ces jeunes sont des êtres passionnés qui n’attendent que l’occasion pour faire valoir leur savoir-faire et leur savoir être.
3. Ces jeunes sont dotés d’une grande sensibilité émotionnelle qui leur permet rapidement d’apprivoiser les états d’âmes et les énergies de ceux qui les entourent. Une telle intelligence leur permet de sélectionner leurs relations.
Ces trois qualités exceptionnelles peuvent être les meilleures alliées du jeune avec un TDAH et devenir son passeport pour la réussite, si elles sont déployées à bon escient. C’est pourquoi, il nous parait essentiel de poser un regard lumineux et non fataliste sur le TDAH, et de prendre conscience que l’une des meilleures façons d’aider le jeune à développer une bonne estime de soi malgré ses vulnérabilités, est de l’amener à réaliser qu’il est doté de qualités puissantes sur lesquelles il peut se fier lorsque les ressources manquent, pour pallier les difficultés.
Pour ce faire, il est nécessaire d’offrir au jeune des occasions au travers desquelles il lui est possible de mobiliser ses forces pour les mettre au profit de la réussite. Une telle mobilisation permettra de lui démontrer son pouvoir d’agir sur les vulnérabilités liées au TDAH qui mettent à risque son fonctionnement au plan social, scolaire ou familiale. Et cela engendrera en lui un sentiment de fierté personnelle.
Pour cela, le jeune doit apprendre à vivre des moments d’ennui, à développer le sens de l’effort et à être en relation humaine non virtuelle. C’est en contexte d’ennui qu’il lui sera possible de réfléchir sur soi et sur ce qui le passionne. C’est en faisant des efforts qu’il lui sera possible de concrétiser ses idées créatives. Enfin, c’est en étant en contact direct avec de tierces personnes qu’il lui sera possible d’aiguiser son intelligence émotionnelle et ainsi de tisser des relations harmonieuses avec son entourage.
LIRE AUSSI: L’effort et la difficulté: 2 pivots de la réussite scolaire.
Myriam Tahiri Hassani est Docteure en psychologie de l’éducation. Elle travaille depuis plusieurs années en clinique privée auprès des enfants et adolescents et de leur famille, selon une approche cognitivo-comportementale et systémique. Elle est également chargée de cours à l’Université de Québec à Montréal où elle enseigne les cours Psychologie de la famille et Psychologie et immigration. myriam_tahiri@hotmail.com.
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Merci ! Enfin quelqu’un qui me comprend ! J’ai envoyé cet article à ma famille qui pourra peut être mieux me comprendre également n
J’ai beaucoup aimé votre article. Peut-on être au prise avec cette maladie à 29 ans et comment se faire aider?
Bonjour madame Saint Denis,
Je vous remercie pour l'intérêt que vous avez porté à mon article.
Le TDAH est davantage une condition neurodeveloppementale du lobe frontal qu'une maĺadie. Il est possible de recevoir un diagnostic de TDAH à l'âge adulte à partir du moment où les symptômes qui y sont annexés, étaient présents à l'enfance.
Si vous soupconnez avoir un TDAH, naturellement je vous recommande une évaluation neuropsychologique à la suite de laquelle le neuropsychologue pourra émettre des résultats en fonctions des résultats obtenus aux tests psychométriques.
Espérant avoir pu apporter des éléments de réponse à votre questionnement, je vous souhaite une agréable journée.
Dre Myriam Tahiri Hassani, psychologue
Bonjour à vous,
ce fut un réel plaisir de vous lire!
Cela représente superbement un quotidien qui malmène autant qu'il peut magnifier.
Vous trouverez des informations ici-bas et vous me verrez désolée du ton pris dans la communication, c'est celui de l'indignation qui s'est exprimé suite à une émission radio.
Peut-être que cela est lié aux subventions? Mais il semble que les hypothèses et la nomenclature ont évolué et gagneraient à être partagées afin que les gens sachent que d'autres choses existent et des ressources pertinentes à la compréhension sont disponibles pour qu'on aille plus loin que le ''simple concept'' du TDAH.
À ce jour, j'ai trouvé peu de réponses à Sherbrooke et au Québec et voilà pourquoi je me suis tournée vers les ressources sud-américaines et européennes.
Où sont les ressources adaptées? Avec des activités stimulantes en vue pour 2019?
J'avais envie de vous inviter dans cet ailleurs, avec les infos ici-bas, très fertiles en intervention à renouveler.
En vous souhaitant du plaisir à poursuivre votre mission /
---
Commentaires Les Éclaireurs 11 février 2019
Vivre avec une douance et un trouble d'apprentissage
Marianne Bélanger
(Si vous abordez la version adulte, jetez-vous sur la chaîne Demonstrer.fr avec Carlos Tinoco - Les "surdoués" et la sociabilité usuelle et les surdoués et l’autorité)
http://www.youtube.com/watch?v=6o31bzW1pto
http://www.youtube.com/watch?v=SsKp-_J0r6w
Il semble que madame Marianne Bélanger contribue au retard de 40 ans du Québec concernant la douance.
Si on compte sur AQDouance pour faire avancer la cause, ils offrent peu d’activité pour ce faire, au calendrier il y aura une activité en avril 2019. Détail à venir.
J’aimerais porter à votre attention certaines informations, surtout si vous reprenez les ondes sur ce sujet!
En vous écoutant en tant qu’émission publique, j’étais triste et fâchée que les références manquent et qu’elles ne soient plus diversifiées pour que les gens puissent aller vérifier eux-mêmes et à leur tour élargissent leurs horizons! Une façon de rattraper le retard peut-être?
L’Europe est une boîte à outils à consulter et faire la promotion, utilisons-la pour progresser.
Vous parlez d’enjeu émotif, justement cela nous sort des tests de QI
La douance est un trouble et cela n’aidera pas à maintenir les mythes du « doué cognitif ». Il y a énormément d’effort de sur-adaptation de leur part qui peut mener à un épuisement émotionnel.
Avez-vous lu « Trop intelligent pour être heureux ? » de Jeanne Siaud-Facchin « Contrairement à ce que l’on peut croire, la vie des surdoués n’a rien de facile. Dotés d’une intelligence différente, montrant des capacités de compréhension peu communes, ils sont également des êtres à la psychologie fragile, hypersensibles et débordants d’émotions.
L’ouvrage de Jeanne Siaud-Facchin, psychologue praticienne et experte reconnue des surdoués, nous ouvre les pensées et le fonctionnement intime de ces cerveaux, sujets aux épisodes dépressifs, aux colères, aux déconvenues et souffrant de se sentir incompris.»
http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Comportement/Livres/Trop-intelligent-pour-etre-heureux
Il y aurait lieu de sortir du DSM-V (Manuel diagnostique des troubles mentaux) et élargir la vision puisque plusieurs doués sont traités à tort pour causes psychiatriques. Pourquoi? Parce qu’on utilise ce filtre comme on utilise les tests de QI pour définir les individus doués.
Connaissez-vous le concept de HP (haut potentiel) qui accompagne la douance?
« Plus que quantitativement plus intelligents, ceux qu'on appelle aujourd'hui enfants et adultes "à haut potentiel", ont surtout une intelligence qualitativement différente, à laquelle s'ajoute un comportement psychoaffectif très particulier.
Le QI, lui, n'est plus une condition sine qua non (voir le topo en Belgique- douance.be). »
Concevez-vous la douance en dehors du DSM-V (de ne pas psychiatriser les « troubles » en les rendant pathologiques)?
« Réels ou supposés
http://www.douance.be/douance-troubles-accueil.htm
Parmi les troubles ou particularités fréquemment associés, on retrouve : dépression existentielle, TDA/H, TOC, Asperger, trouble bipolaire ou maniaco-dépression, cyclothymique, borderline, schizoïde, trouble anxieux, troubles de l'apprentissage (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie, dyspraxie visuo-spatiale, troubles instrumentaux), spasmophilie, fibromyalgie, phobie scolaire ou sociale, synesthésie, etc.
Nous essaierons dans les pages suivantes de comparer les comportements des personnes douées avec ceux de personnes souffrant d'un trouble diagnosticable, afin de distinguer ce qui est pathologique de ce qui est normal pour un individu doué. »
SI les parents pensent que ce n’est que le QI qui compte et que l’enfant a un trouble anxieux et ne performe pas aux tests, on fait quoi? Mieux que cela, l’enfant performe et comme on dit : Me semble que t’es capable de faire mieux que cela en voyant un bulletin pas très bon. Les tests cliniques sont restreints à ceux qui ‘’ont performé » et les autres vont possiblement passer sous le radar…et continuer de souffrir.
On parle de singularité et d’atypiques et dans le document « Profil doublement exceptionnel(2E)DOUANCE + Trouble d’apprentissage (TA) » de Dre Marianne Bélanger, Psy.D., Ph.D.,Psychologue, Neuropsychologue
« Il est plus difficile pour les enfants doués d’exprimer leur potentiel lors de l’administration standardisée, notamment en raison de la diminution importante de la quantité de tâches verbales et du poids de celles-ci dans le calcul des différents indices, des critères d’arrêts à 3 scores de 0 points au lieu de 5 et de l’augmentation importante du nombre de tâches chronométrées. »
Est-ce que les parents sauront s’y retrouver? Si cela n’est pas le but alors où vont-ils trouver l’information utile suite à aux interventions publiques?
Si les parents et les enseignants comprennent mal le ‘’phénomène’’ à plus large spectre que le cognitif, ici on n’a pas parlé de l’hypersensibilité, on va engendrer plus de mal-être et ce n’est pas gagné d’avance pour la cause.
En parlant d’études de données psychométriques de 2014 et de jugement clinique, il semble avoir un champ restreint de clinicien. Il n’y a que TDAH Montérégie qui semble parler de paradoxe de la double exceptionnalité, est-ce que c’est réservé aux cliniciens seulement? Cela gagnerait-il à se joindre à d’autres données?
Considérez-vous les dimensions de l'hyperréactivité et enjeux socioaffectifs associés?
Voici un document fort pertinent pour s’intier : Le profil hyperréactif des adules doués : Bilan des particularités et regard critique sur les méthodes d’évaluation de Claudia Pelletier
http://depot-e.uqtr.ca/6878/1/030466615.pdf
Hyperréactivité intellectuelle, émotionnelle, imaginative, sensorielle et psychomotrice
Piechowski est reconnu pour avoir introduit le concept d ' hyperréactivité dans le domaine de l'éducation pour permettre une meilleure identification des jeunes doués (Bailey, 2010; Mendaglio, 2012). Pour Piechowski (1986), contrairement aux tests d' intelligence employés pour repérer les individus doués, la théorie du potentiel développemental permet de fournir des informations sur les traits de la personnalité qui caractérisent les gens doués de tout âge et de s'intéresser au développement du talent. Depuis une quarantaine d'années, les dimensions de l'hyperréactivité ont été investiguées comme une variable par les chercheurs dans leur analyse de divers aspects de la douance, particulièrement dans le domaine socioaffectif (Ackerman, 1997; Bailey, 2010; Bouchet & Falk, 2001; Carman, 2011; Lewis et al., 1992; Mendaglio & Tillier, 2006; Miller et al., 1994; Piechowski & Miller, 1995; Tieso, 2007a, 2007b)
Connaissez-vous la TPD de Dabrowski? La thérapie de désintégration positive (TPD) ou théorie du développement de potentiel est un levier inestimable.
Kazimierz Dabrowski (1902 - 1980), polonais, était un psychologue, un psychiatre, un physicien, un écrivain et un poète. Kazimierz Dabrowski a développé le concept de la Désintégration positive, une approche nouvelle du développement de la personnalité, qui comprend la notion d'hyperstimulabilité. Ce concept de la Désintégration positive semble être très utilisé par les individus à haut potentiel (surdoués) pour comprendre leur développement intellectuel.
Dabrowski suggérait d'aider les gens dans leurs efforts pour trouver et développer leur propre expression personnelle. Les enfants et les adultes avec un potentiel de développement élevé doivent trouver et parcourir leur propre chemin, souvent au détriment de leur intégration avec leur environnement social et même avec leur famille.
Un don à double tranchant ?
http://wiki.zebras-crossing.org/doku.php?id=articles:dabrowski
Dabrowski appelait l'hyperstimulabilité « un cadeau tragique » pour refléter le fait que le parcours d'une personne avec un potentiel de développement élevé n'était ni confortable ni facile. Le potentiel permettant d'expérimenter des sommets est également un potentiel permettant d'expérimenter des gouffres. La douleur et la mort sont bien plus difficiles à affronter.
Ceux qui sont émotionnellement hyperstimulables ressentent non seulement leur propre douleur plus profondément, mais ressentent aussi celle des autres avec la même intensité. De la même manière, la capacité à exprimer une grande créativité rend probable le fait d'expérimenter beaucoup de conflits personnels et de stress. Ce stress conduit le développement et est également le résultat de conflits développementaux, à la fois intrapsychiques et sociaux. Dans les phases aiguës de ce stress, le suicide est un risque significatif.
L'isolement souvent ressenti par ces personnes augmente le risque que la personne se fasse délibérément du mal.
Allez-vous nous parler de Carlos Tinoco cet essayiste français, agrégé de philosophie, professeur, et psychanalyste? C’est de la BOMBE !!!
Dans la tête d’un surdoué
à 29 :28 Quels rôles jouent les émotions dans l’exercice du raisonnement?
à 30 :00 Regard éclairé sur le monde scolaire et l’ennui à l’école
Dans cette vidéo on y verra aussi des exemples de fonctionnement à l’école qui donne envie d’en faire la promotion pour le bien-être des enfants.
http://www.youtube.com/watch?v=E0hiKWGZU5I
Permettez aux gens d’aller voir ailleurs, au-delà des facultés cognitives.
Parlez-nous de la douance avec des références à jour pour nourrir l’actualité et élever le débat.
Partagez-nous des ressources pour nous permettre de se faire une tête pour dépasser les mythes qui ré-encarcannent les doués et les vouent à plus de mal-être. Parce que visiblement, si nous maintenons les mythes, nous n’avançons pas dans la bonne direction.
En souhaitant vous permettre de véhiculer d’autres types de contenu Avec toute cette liste de références, vous serez en mesure d’apprécier le travail étoffé des chercheurs et des gens ayant ce vécu pour se conjuguer à la responsabilité et au plaisir de partager lorsque l’on est en ondes.
Peut-être cela est-il le reflet de mon opinion, un peu impulsive, un peu indignée qui m’empêche de voir le bon, le bien et le juste des propos échangés lors de l’émission. Mais, je souhaitais amener de l’eau-au-moulin parce que je crois fermement que l’on peut mieux servir la cause en ouvrant des parenthèses au sujet.(j’apprécie que l’on parle de douance et je me réjouirais si on en parlait de façon plus diversifiée) ;P
Ah oui, si vous invitez un « expert » pour parler de Freud comme ressource pour les doués, je vous écrirai pour parler de thérapies de la 3e vague en approche humaniste-existentialiste en dehors de la psychanalyse et fait sur mesure pour les particularités des doués.
http://be-and-become.com/la-troisieme-vague-des-therapies-comportementales-et-cognitives/
Bonjour Fanie. Merci de ces infos et liens qui ouvrent plein de pistes à ceux et celles qui veulent aller plus loin.