Stress

Stress: comment prendre la maîtrise de sa vie

Il est possible de développer sa résistance, ses ressources et surtout une estime de soi suffisante pour prendre la maîtrise de sa vie et ne plus être l’objet du hasard ou la victime d’événements incontrôlables.

Nous vivons tous, puisqu’il y a une vie avant la mort. Nous subissons ou nous nous défendons; nous baissons les yeux et les épaules ou nous relevons la tête avec défi. Pourquoi sommes-nous si différemment sollicités par la vie? Par les situations stressantes? Pourquoi certains réagissent-ils mieux et plus que d’autres aux avatars de la vie? Sont-ils plus favorisés, plus doués, mieux éduqués? Il ne semble pas.

Peut-on acquérir leurs habiletés, apprendre à nous défendre, nous re-conditionner? À cela, la psychologie répond oui, sans l’ombre d’un doute, car il est possible d’identifier ces facteurs, ces moyens, ces habiletés, de les définir et surtout d’appliquer ces connaissances dans notre vie.

La maîtrise de sa vie

Pour réagir activement et prendre la maîtrise de sa vie, il faut être persuadé que nous pouvons faire quelque chose. Nous devons admettre notre responsabilité dans ce qui nous arrive et notre responsabilité dans la manière de nous en sortir.

Adopter l’attitude défaitiste ou pitoyable de la victime, attendre que le temps arrange les choses, blâmer les autres, ignorer les signaux d’alarme perçus, ne jamais rien décider de peur de se tromper, se sentir impuissant devant le destin, s’en remettre aux astres, aux boules de cristal, aux cartes ou aux lignes de la main, sont des attitudes qui attirent les problèmes et ne les règlent surtout pas .

Des recherches sérieuses en psychologie ont démontré que lorsque les habiletés des individus sont comparables, ceux qui sont persuadés de leur capacité d’entreprendre des changements et de prendre la maîtrise de leur vie réussissent mieux à solutionner des problèmes, ressentent moins de tension lorsqu’ils sont stressés, rechutent moins souvent, sont plus efficaces pour relever des défis, que ceux qui se sentent davantage gouvernés par le destin, les autres et qui ne croient pas qu’ils peuvent changer le cours des événements.

Nous avons déjà vu à quel point, les agents stresseurs, internes ou externes peuvent affecter notre équilibre physique, émotif ou les deux. Peut-être ressentez-vous, vous-même, les ravages de la maladie, de l’angoisse ou de la dépression.

En général, à ce stade, la plupart entreprennent bon gré mal gré, la tournée des spécialistes. Souvent, pour ne pas dire toujours, ils finissent pas avoir de moins en moins confiance dans la plupart des approches médicales ou paramédicales et se résignent avec désespoir ou agressivité à prendre leur mal en patience et parfois à imposer aux autres leur sentiment d’impuissance ou d’envie.

Pourtant, les médecins et les autres professionnels de la santé, tout en faisant leur possible, doivent admettre eux-mêmes qu’ils ne peuvent plus rien faire ou tout faire. Pourquoi? Pour plusieurs raisons, que vous connaissez maintenant.

D’abord un problème de santé, physique ou psychologique, est multidimensionnel, c’est-à-dire qu’il a plusieurs causes, dont certaines très éloignées du symptôme apparent.

Ensuite, la personne s’est souvent infligée elle-même la souffrance qu’elle porte et cela depuis longtemps et de plusieurs façons. Comment une personne extérieure pourrait-elle prétendre, avec une approche spécialisée et particulière, englober toute la complexité de notre situation personnelle?

Et finalement, comment le seul geste de s’en remettre à un seul traitement ponctuel, de n’importe quel type, pourrait-il suppléer à la compétence personnelle qu’il faut développer pour une guérison durable

Donc, s’en sortir, c’est d’abord croire que c’est possible. C’est s’estimer assez pour prendre la décision, bouger, agir, évaluer et recommencer jusqu’à un résultat. Cela suppose de la patience, de la persévérance, même si parfois le naturel revient au galop.

À partir du moment où l'on devient maître de notre vie, nous pouvons influencer le cours des événements et entreprendre une autothérapie adaptée et personnalisée. La première étape donc de la maîtrise de sa vie, c’est la prise de conscience de notre compétence personnelle. 

À partir de là, nous pouvons envisager plusieurs moyens et agir sur le plus de plans possible.

Favoriser la résistance de la machine

Le corps est le véhicule qui nous permet de vivre, d’agir, d’expérimenter et de jouir de notre passage ici-bas. Une usure prématurée de ces composantes est toujours vécue comme une limitation, un handicap. Il est donc important, voire primordial de maintenir la machine en bon état.<

1- Une bonne alimentation

Pas inutile de rappeler qu'une alimentation complète, variée, constitue une base essentielle. Tous les malaises psychosomatiques ont une composante organique. Si le problème n’est pas récent, la mauvaise nutrition peut remonter très loin.

Certes, un changement alimentaire s’impose donc, non seulement pour soigner, mais aussi pour rebâtir, combler les carences; cela prendra sans doute du temps, mais demeure possible.

Certains aliments tels que le café, l’alcool, les sucres raffinés, le sel, les graisses, les produits alimentaires transformés, truffés d’additifs, de colorants et d’agents de conservation sont potentiellement dangereux et fortement liés aux états de tension et d’anxiété. Il est donc sage de réviser ses habitudes alimentaires et de les modifier, s’il y a lieu.

Exemples d’idées irrationnelles et de confrontations à y opposer

Idée: Il faut que je plaise à toutes les personnes que je côtoie.

Confrontation: Bien sûr, c’est agréable de plaire aux autres, mais ce n’est pas essentiel. Je peux parfaitement survivre à la désapprobation d’une personne.

Bonnes questions à se poser: Qu’est-ce qui va arriver si je ne plais pas à tout le monde? Faut-il vraiment plaire à TOUT le monde?

Idée: Je dois réussir ce que j’entreprends, être compétent et adéquat pour être valable aux yeux des autres.

Confrontation: Il est normal pour moi aussi de faire des erreurs. C’est ainsi qu’on apprend à changer, à s’adapter, à s’améliorer.

Bonnes questions à se poser: Que va-t-il se passer si je ne réussis pas? Est-ce que je veux vraiment être adéquat aux yeux de TOUT le monde?

NOTES

1- Sur l'équilibre et la gestion du temps, nous vous référons à notre livre Oser changer: mettre le cap sur ses rêves.

2- PAE : service de counseling confidentiel, à court terme, présent dans certaines entreprises et qui s'adresse aux employés ayant des problèmes personnels qui nuisent à leur rendement.

Marie Bérubé, M. Psychologie

Marie Bérubé a travaillé comme enseignante, psychologue, conférencière et formatrice. Elle est l'auteure de Oser changer. Mettre le cap sur ses rêves, de Lacher prise. Prendre de l’altitude. et de Être Parents

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