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Le changement

Aller jusqu’au bout pour apprendre à se choisir

Collaboration spéciale

Nous avons parfois besoin d’aller jusqu’au bout, jusqu’au fond des choses pour pouvoir constater par nous-mêmes ce qu’il en est.

par Jackie B. Hamilton

Plus j’accumule des expériences dans ma vie, plus je réalise que les prises de conscience les plus significatives sont celles qui prennent du temps à se dévoiler.  Bien souvent, elles nous apparaissent une fois que les dernières lignes de l’histoire ont été écrites. Ou quand les projecteurs se sont éteints.  Elles deviennent alors une véritable libération car, enfin, nous comprenons pourquoi nous avons dû passer par tout ce que nous avons traversé.

Inutile de dire que la route est parfois longue et ardue avant d’arriver à comprendre le bien-fondé de ce qui nous arrive. Nous avons même souvent l’impression que nous ne nous en sortirons jamais. Mais, heureusement, nous nous en sortons toujours. Le dénouement diffère parfois de ce que nous avions espéré, mais la plupart du temps c’est pour notre plus grand bien. C’est du moins ce que nous finissons par comprendre, plus tard, beaucoup plus tard.

Quand assez, c’est assez

Si nous avons parfois l’impression d’être incapables de nous sortir d’une situation, c’est souvent parce que, pour nous, ce n’est pas aussi clair que pour les autres. Les autres étant ceux qui nous entourent et qui ont souvent une perception complètement différente des circonstances. Au fond, ce sont peut-être eux qui ont raison. Ou peut-être pas.

Quoiqu’il en soit, nous avons parfois besoin d’aller jusqu’au bout, jusqu’au fond des choses pour pouvoir constater par nous-mêmes ce qu’il en est. Et ce, malgré le fait que nous savons que nous courons peut-être à notre propre perte. Car même si les grands discours avec lesquels on nous casse les oreilles nous semblent faire du sens, ils n’entrent pas toujours en résonance avec nous. Bien que nous comprenions avec notre mental, il y a quelque chose au niveau du ressenti qui reste confus. Et tant que cette confusion nous habitera, nous serons portés à agir de façon irraisonnée. Seules la compréhension de ce qui nous arrive et du pourquoi cela nous arrive nous délivreront.

Heureusement, vient un jour où assez, c’est assez. Une offense, un geste, un mot de trop… Lorsque le déclic se fait enfin, nous pouvons retrouver notre bon sens et, surtout, notre pouvoir que nous avions laissé aux mains des autres, des circonstances ou de la vie en général.

Je me rappelerai toujours de la journée où j’ai pris la ferme décision de quitter le père de mon fils. C’était un soir de décembre et je m’étais, une fois de plus, réfugiée dans la chambre à coucher pour me retrouver le plus loin possible de nos interactions malsaines. J’essayais de lire un de mes nombreux livres de croissance personnelle, espérant y trouver un certain réconfort, mais c’était peine perdue. La douleur au fond de ma poitrine était telle que je me suis mise à me bombarder de coups. Ce fut mon point de non-retour. Si, au cours de ma vie, j’avais laissé certaines personnes me traiter de façon inappropriée, je n’allais pas commencer à retourner toute cette violence contre moi.

Le lendemain matin, je trouvai la force et le courage qui me manquaient pour me soustraire de cette situation intolérable. Quelques jours plus tard, je sortais de cette situation pénible dans laquelle j’avais moi-même choisi de vivre dix ans auparavant.

Apprendre à se choisir

Il faut apprendre à se choisir. Pas dans le sens égoïste du terme, mais plutôt en veillant à reconnaître ce qui ne va pas et à faire ce qu’il faut pour corriger le tout. Quand nous avons l’impression de ne plus avoir devaleur, de ne plus trop savoir qui nous sommes ou d’avoir perdu tous nos repères, il est grand temps de changer les conditions de notre vie.

Il est possible que nous soyons portés à rester dans le malaise parce que nous avons, tout simplement, besoin d’aller jusqu’au bout pour comprendre ce qu’il en est réellement. Il arrive aussi que nous supportions la situation parce que nous nous sentons redevables, obligés ou dépendants.  Même si ces états sont probablement légitimes, ce sont là de faux prétextes qui nous empêchent de déployer nos ailes et de nous envoler. Personne ni aucune situation ne peut nous enchaîner à ce point. Et si c’est le cas, cela n’a rien à voir avec l’amour ou avec le bonheur que nous sommes en droit de vivre.

Faire ce qu’il faut

Existe-t-il un moyen de faire évoluer plus rapidement toutes ces situations dans lesquelles nous avons l’impression de stagner ou de nous enliser?  La réponse est oui et elle se trouve dans le fait d’aligner nos pensées sur ce que nous désirons réellement vivre (et ressentir) plutôt que sur ce que nous ne voulons pas.  Et ce, même s’il s’avère souvent difficile de penser à mieux quand nous vivons le pire.

C’est en fixant notre attention sur ce qui nous ferait le plus grand bien que nous serons automatiquement attirés vers des situations qui convergeront vers ces nouvelles pensées. Cette image humoristique devrait aider à comprendre: quand nous conduisons un véhicule, nous fixons la route.  Si nous regardons constamment dans le champ, c’est dans le champ que nous allons nous retrouver.

Dans ma quête du bonheur, j’ai aussi compris que c’est souvent dans l’action que se trouve la solution. Je me plais souvent à répéter qu’il faut brasser la boule à flocons, c’est-à-dire insuffler de l’énergie et du mouvement dans la situation afin que celle-ci puisse évoluer.  Si seulement nous prenions conscience que nous avons tellement plus de contrôle sur les conditions que nous le pensons.

Les situations répétitives

S’il y a répétition d’une situation, c’est forcément qu’il y a un message à comprendre et que nous ne l’avons visiblement pas encore compris. Il faut cesser de croire qu’on nous a jeté un mauvais sort. Histoire d’imager le tout, le facteur viendra sonner à notre porte tant et aussi longtemps que nous ne lui ouvrirons pas pour lui permettre de nous livrer sa missive. Une fois la leçon comprise, la situation a plus de chance de disparaître et de ne plus se reproduire.

Je sais bien qu’au fond, ce n’est pas si simple et si facile que cela. Parfois, nous comprenons la problématique, mais n’arrivons pas à entrevoir la solution. Ce qui explique pourquoi nous refaisons continuellement les mêmes erreurs.

Cap sur une nouvelle destination

Le jour où nous prendrons conscience du bien-fondé de toutes nos épreuves, celles-ci revêtiront un caractère tout à fait différent.  Elles ne seront plus perçues comme une punition ou un mauvais karma, mais comme une invitation à améliorer certains aspects de notre vie qui ne sont pas en harmonie avec ce que nous sommes.

Aller jusqu’au bout des choses, même de nos erreurs, permet de mieux définir nos véritables desseins. En reconnaissant ce qui nous ne nous convient plus, nous pourrons mettre le cap sur une nouvelle destination.

Jackie B. Hamilton est auteure et anime son propre blogue.

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