On dit que ce qui importe, ce n’est pas le temps que l’on vit, mais ce que l’on fait du temps qui nous est accordé. Mais il y a des moments où on a la fâcheuse impression, quand ce n’est pas la certitude, de manquer de temps, d’être toujours à la course, à bout de souffle au point qu’on en vient à trouver ce rythme de vie normal.
Mais non, ce n’est pas normal. Quand on ressent fréquemment de la frustration, de l’impatience ou que l’on se met en colère pour des riens avec ses enfants, son conjoint et ses collègues, c’est le signal qu’il y a un déséquilibre dans son emploi du temps. Alors, voici une petite évaluation qui vous prendra peu de temps et qui pourra s’avérer salutaire pour votre santé mentale.
Où va votre temps?
Cet exercice est tiré de notre livre Oser changer. Mettre le cap sur ses rêves et il vous aidera à y voir plus clair. Prenez 7 minutes et demi (je sais, vous n’avez même pas 2 minutes. Mais prenez-les quand même, elles seront payantes), Ouvrez une application de notes sur votre portable, votre tablette ou prenez une feuille de papier (ça existe encore), enfin ce que vous avez sous la main.
- Pour commencer, prenez 3 minutes pour écrire en vrac, comme ça vous vient, tout ce que vous faites pendant une semaine normale. Commencez le lundi matin et rendez-vous au dimanche soir. Écrivez spontanément, sans vous arrêter (le temps presse) et sans le souci d’être exhaustif.
- Passez ensuite 1 minute et demi (pas 2 minutes) pour lire et bien comprendre les quatre catégories d’activités qui suivent. Chacune combine deux critères: l’urgence et l’importance d’une activité.
Une grande partie de la vie s’écoule à mal faire, la plus grande à ne rien faire, la vie tout entière à faire autre chose. Quel homme me citeras-tu qui mette un prix au temps, qui estime la valeur du jour, qui comprenne qu’il meurt chaque jour ? Mon cher Lucilius, embrasse toutes les heures. (Sénèque, Lettres à Lucilius)
Quatre catégories d’activités
a) Activités urgentes et importantes. Ce sont les demandes pressantes, venant de notre environnement ou de nous-même, au travail et ailleurs. Si vous n’avez plus le contrôle de votre agenda, c’est probablement que vous passez la majorité de votre temps dans des activités de ce type.
b) Activités urgentes, mais pas importantes. Ce sont les fausses urgences qui paraissent importantes sur le coup, mais qui sont en fait secondaires. Souvent, nous y répondons pour éviter de faire quelque chose de plus important, dont la réalisation nous semble plus difficile et moins attrayante ou dont l’échéance est plus éloignée dans le temps.
Par exemple, quand je m’installe à l’ordinateur pour travailler sur un article ou mon prochain livre, il m’arrive de choisir plutôt de ranger les documents qui traînent sur mon bureau ou de consulter Facebook ou mes mails. Ça m’apparaît urgent, mais ce n’est vraiment pas important. Notre vie est bien souvent remplie de ces fausses urgences qui nous distraient de l’essentiel.
c) Activités importantes, mais pas urgentes. C’est la catégorie de l’épanouissement, de tout ce qui nous rapproche de la réalisation de nos rêves ou de nos objectifs personnels. Ce sont ces activités qui donnent de l’énergie, qui comptent vraiment, celles par lesquelles on se réalise.
d) Activités ni importantes, ni urgentes. C’est la catégorie du temps perdu, celle des choses inutiles qui nous distraient temporairement de nos préoccupations. Passer trop de temps dans cette catégorie entraîne parfois un sentiment de vide et d’inutilité.
- Maintenant, reprenez votre liste et prenez 3 minutes pour écrire à côté de chaque élément de cette liste la lettre a b c ou d qui correspond à la catégorie d’activité, suivant votre évaluation.
- Enfin, prenez 1 minute (je sais, ça fait 8 minutes et demi, mais ne perdez pas de temps à discuter: c’est ni important, ni urgent) pour calculer le pourcentage approximatif de temps que vous avez passé dans chacune, la somme des quatre étant 100 %.
Voilà une petite évaluation qui devrait vous être utile. Si vous passez plus de 70 % de votre temps à réagir aux demandes urgentes et importantes des autres, au travail comme à la maison, il est sans doute temps d’inverser progressivement la vapeur et de viser à investir plus de temps et d’énergie dans votre zone d’épanouissement (catégorie c).
Nous reviendrons sur les moyens d’y arriver. En attendant, si vous avez en main Oser changer: mettre le cap sur ses rêves, rendez-vous au chapitre 7 qui présente dix règles pour une bonne gestion du temps et une démarche d’utilisation de son temps liée à nos objectifs personnels et professionnels.
LIRE AUSSI
L’histoire du roi qui n’avait pas de montre
Peut-être êtes-vous, comme bien d’autres, dans une période très industrieuse de votre vie, occupé à éteindre pleins de feux, pris entre les exigences de votre vie au travail et celles de votre vie personnelle. Peut-être êtes-vous obligé ou avez-vous choisi de laisser votre emploi pour occuper d’autres charges.
Peut-être êtes-vous un jeune travailleur qui doit faire ses preuves ou quelqu’un qui va bientôt prendre une retraite bien méritée. Nos défis sont peut-être différents, mais une chose est sûre: l’énergie pour les relever repose dans ces moments que nous prenons pour investir dans notre épanouissement en profitant souvent de choses qui sont à portée de notre main
L’oisiveté est parfois le meilleur usage que nous pouvons faire de notre temps. C’est souvent dans ces moments qu’on se retrouve, qu’on retrouve les autres, que la créativité se manifeste et que de nouvelles idées nous viennent. Dans ces moments aussi qu’on peut savourer la vie qui passe, qu’on apprécie à sa juste valeur la richesse d’avoir du temps.
En terminant, une phrase à méditer: