Comme ça lave, un bon rire! Daniel Picouly
Rire et faire rire, voilà sans doute un des remèdes parmi les plus accessibles et dont les effets sur la santé sont immenses. L’auteur et éditeur américain Norman Cousins, souvent décrit un peu simplement comme celui qui s’est guéri par le rire, a raconté comment, souffrant d’une maladie dégénérative très souffrante – la spondylarthrite ankylosante – et presque entièrement paralysé, il a pu retrouver l’usage de ses membres et reprendre son travail en prenant des doses élevés de vitamine C et des doses équivalentes de rires. Il rapporte comment une bonne période de rire lui procurait deux heures de sommeil sans souffrance.
Le rire, écrit Cousins dans son livre Anatomy Of An Illness As PerceIved By A Patient, a une valeur thérapeutique en ce qu’il sert en quelque sorte de veste pare-balles qui nous protège des ravages causés par les émotions négatives. Il interrompt le cycle de la panique de la maladie, prévenant ainsi la constriction des vaisseaux sanguins et les changements biochimiques néfastes.
Le rire et la vie quotidienne
La valeur du rire dans la vie quotidienne n’est plus à démontrer. Mais nous sommes devenus si sérieux. Pourtant, lorsque nous étions jeunes enfants, nous pouvions rire en moyenne 400 fois par jour! À l’âge adulte, il est très exceptionnel que ce soit plus de 10 fois par jour. Voilà sans doute pourquoi le Québec est probablement le pays où il y a le plus grand nombre d’humoristes au mètre carré… et de vente d’anti-dépresseurs…
Les recherches ne cessent de démontrer ses effets bénéfiques pour contrer les conséquences néfastes du stress. Voici d’ailleurs quelques-uns de ses effets comparés aux effets du stress.
- Alors que le stress accélère le rythme respiratoire, le rire permet plus d’échanges respiratoires, facilitant ainsi l’oxygénation du sang, nettoyant et libérant les poumons.
- Contrairement au stress qui provoque une accélération du rythme cardiaque et l’augmentation de la pression sanguine, les rires stabilisent les battements du cœur et diminue la pression artérielle. Une arme efficace dans la prévention de la crise cardiaque, on l’utilise d’ailleurs dans de nombreux services de cardiologie d’hôpitaux américains. Si c’est bon pour le cœur des patients américains…
- Quand nous sommes stressés, nos muscles se tendent et se contractent. Quand on rit, au contraire, cela provoque la relaxation musculaire, détend le visage, le cou, la poitrine, l’abdomen, les bras et les jambes. On dit qu’un bon fou rire vaut dix minutes de relaxation totale. À quand remonte le dernier ? S’il est trop loin, faites seulement vous en rappeler pour qu’il vous reprenne à nouveau. Vous voulez vérifier? Fermez vos yeux et revenez à une situation où vous avez eu un énorme fou rire… Imaginez la scène dans votre esprit et ramenez-la dans le moment présent… Qu’est-ce qui se passe à ce moment? Que voyez-vous? Y a-il des gens autour de vous? Que disent-ils? Qu’est-ce que vous vous dites à vous-même dans cette scène? Si vous avez réussi à reprendre contact avec la représentation de cette expérience, l’émotion vous revient aussitôt parce que le cerveau ne fait pas la différence entre une situation réelle et une autre bien imaginée.
- Le stress influe négativement sur la qualité de notre sommeil, alors que le rire procure un sommeil de bonne qualité en chassant les tensions
- Le stress provoque le ralentissement de la digestion. Rire de bon cœur, grâce à la gymnastique abdominale et au brassage du tube digestif, aide à mieux digérer et à avoir meilleure élimination.
- Le stress diminue l’énergie sexuelle. Quand vous riez, cela permet d’être plus frivole, plus extravagant, de dissiper les tensions et les inhibitions, en un mot de lâcher prise, d’abandonner temporairement la logique, la rigidité, le trop sérieux. Se moquer de sa propre performance a évidemment plus d’effet que lorsque c’est l’autre qui s’en moque…
- Être stressé diminue l’efficacité de notre système immunitaire. Quand on rit, au contraire, cela le renforce, augmentant le nombre de globules blancs dans notre sang. Cela diminue aussi la production de cortisol, communément appelée l’hormone du stress, procurant un sentiment de bien-être immédiat.
- Quand on rit, notre température corporelle augmente ainsi que la sécrétion d’enzymes protégeant des ulcères d’estomac et favorisant l’oxygénation des tissus. Cela provoque aussi une augmentation de la production d’endorphines, communément appelées les hormones naturelles du plaisir, qui jouent un rôle prépondérant dans le soulagement de la douleur.
- Rire harmonise les deux hémisphères du cerveau. C’est ce qui fait qu’on ne devrait jamais prendre de décisions importantes avant d’avoir rit un bon coup.
Et c’est sans parler des nombreuses répercussions positives du rire sur la vie de tous les jours, particulièrement au travail qui est souvent générateur de stress. En effet, le rire est unificateur et favorise la communication, peut diminuer l’agressivité, aider à dédramatiser les erreurs et favorise l’imagination et la création.
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Alors, cherchez les gens de plaisir, ceux qui vous font rire à tout coup, pas en se moquant des autres, de leurs travers et malheurs, mais en faisant ressortir les absurdités de la vie. Cherchez ceux qui vous permettant de voir l’irrationnel dans ce qui semble rationnel, le futile dans ce qui semble important. et je vous met au défi de ne pas rire en regardant la vidéo que vous trouverez à la fin de l’article Sourire plus souvent, pour soi et les autres.