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Art de vivre, Lâcher-prise, Psychologie positive

Le principe du vide: créer de la place pour du nouveau dans votre vie

Collaboration spéciale

par Joane Tremblay

Miroir miroir… montre-moi ce que je ne veux pas devenir

Il y a une dizaine d’années, avec mon conjoint de l’époque, je suis allée effectuer des travaux chez une dame âgée de 76 ans. La première fois que je l’ai rencontrée, elle était souriante. Elle me dit qu’elle était contente d’être en présence d’une femme avec elle dans la maison, que cela lui faisait un grand bien. Je lui ai alors expliqué que ma grand-mère, décédée depuis plusieurs années, me manquait vraiment beaucoup et que j’étais moi aussi très heureuse de pouvoir passer du temps avec elle pendant les travaux. 

Cet élan de joie ne dura pas et je désenchantai très vite. À ma grande surprise, dès le lendemain matin, cette charmante petite dame se transforma en vieille dame désagréable et mesquine. À la fin de la première semaine, je me rappelle avoir confié à mon conjoint espérer de tout cœur que je ne vieillirais pas comme cette vieille chipie. Nous avons tous une image de la manière dont on se voit vieillir. La mienne ne ressemblait surtout pas à cela. 

Malgré tout, je devais compléter le contrat et je me suis raisonnée en me disant que la situation n’était que temporaire. Dès les premiers jours, je découvris combien elle était devenue aigrie. Selon le dictionnaire www.linternaute.fr, aigrie signifie: Personne dont la vie lui a fait accumuler l’amertume. Je devinai qu’elle accumulait probablement depuis des lustres colère, ressentiment et même désir de vengeance. Je l’entendais en effet exprimer à haute voix qu’elle souhaitait même du malheur à des gens. J’étais outrée et, jusqu’à un certain point, elle me faisait peur.

On dit que chaque personne que l’on rencontre peut nous apprendre quelque chose. Je ne le réalisais pas encore, mais cette dame, en plus de me montrer ce que je ne voulais pas devenir, m’enseignait bien plus.

Ce que nous voyons à l’extérieur n’est que le reflet de ce qu’il y a à l’intérieur

Au début, nos travaux se faisaient à l’extérieur de sa maison. Nous avions ainsi des moments seuls et je pouvais respirer. J’étais bien à travailler dans la terre. Mais aussitôt que je la voyais s’approcher, je priais pour qu’elle parte faire des courses. Je n’en pouvais plus de l’écouter déblatérer contre la terre entière.

Quand les travaux de terrassement ont été complétés, elle nous demanda de l’aide pour l’intérieur. Je me souviens avoir été très déçue que mon conjoint accepte ce nouveau contrat. La situation ne s’améliora pas. L’intérieur était pire que l’extérieur. Comment aurais-je pu m’attendre à autre chose? Ne dit-on pas que l’extérieur n’est souvent que le reflet de ce qu’il y a à l’intérieur?

Dès que j’entrais, je me sentais mal. Sa maison était remplie à craquer, le sous-sol était inondé d’objets qu’elle conservait en double et même en triple exemplaires, au cas où elle en aurait besoin un jour. Je me demandais comment elle faisait pour vivre dans ce fouillis? Et comment pouvait-elle voir clair en elle dans cet environnement si chaotique?

Je devais sortir dehors plusieurs fois par jour juste pour prendre un peu d’air avant de reprendre mon travail. Je ressentais l’énergie de cette maison comme vraiment toxique, à l’image de l’énergie de sa propriétaire.

Pendant les 3 semaines qu’ont duré les travaux, il n’y eut pas un seul matin où la dame nous accueillis avec un sourire. Quand nous lui demandions si ça allait bien ce matin, jamais (ou presque) elle ne répondit par l’affirmative. Au contraire, elle ne faisait que se plaindre et nous racontait malheur par-dessus malheur. Très honnêtement, je dois avouer que je la fuyais comme la peste, la jugeant comme étant la plus grande victime, voire martyre que je n’aie jamais rencontrée. J’avais de la difficulté à éprouver de la compassion pour elle, et ça me dérangeait beaucoup.

Profiter de chaque situation pour travailler sur soi

À force d’entretenir ces pensées, je commençais à me sentir déçue de moi-même. Je décidai alors de mettre en application ce que j’avais appris dans mes différentes formations en leadership, en communication et en pleine conscience. J’allais profiter de cette occasion pour travailler sur moi. 

Ce matin-là, nous nous demandions par où commencer tellement il y avait beaucoup de meubles, d’objets et d’équipement partout. Nous avions même de la difficulté à circuler de façon sécuritaire. Nous avons entrepris de faire du ménage et de classer les objets identiques en les regroupant ensemble. Nous voulions proposer à la dame d’épurer, de se départir de certains objets et d’équipement, soit en jetant – lorsque l’objet était brisé et inutilisable – soit en le vendant sur les médias sociaux quand il était encore en état. 

J’avais récemment appris les fondements du principe du vide de Joseph Newton et j’ai vu là l’opportunité d’appliquer concrètement ce qui m’avait été enseigné dans la vraie vie. Je me suis dit: voilà le premier pas de cette vieille dame pour enfin se débarrasser de toutes ses vieilles choses: faire un ménage non seulement à l’extérieur, mais également à l’intérieur de sa maison. Et si cela lui permettait aussi de faire le ménage à l’intérieur d’elle-même? Compléter son passé et créer de l’espace pour du nouveau dans sa vie. Quand j’y repense, je dois avouer que j’observais des petits changements au fur-et-à-mesure que l’on avançait dans le travail. Rien de majeur, mais je commençais peut-être à voir un peu de lumière au bout du tunnel. 

Le principe du vide

Selon Joseph Newton, qui a élaboré sur le principe du vide, il est nécessaire de faire de la place, de laisser un espace vide pour permettre à de nouvelles choses d’arriver dans notre vie… Tant que nous retenons matériellement ou émotionnellement des choses ou sentiments anciens et inutiles, nous n’aurons pas de place pour de nouvelles opportunités. Les biens doivent circuler.

Ce principe explique à quel point il est nocif d’accumuler, de garder de vieilles choses qui ne nous servent plus ou encore de conserver des vêtements que nous ne portons plus depuis plusieurs années. Il mentionne également combien il est néfaste de ressasser des vieilles idées ou façons de faire qui ne nous servent plus et qui nous empêchent d’évoluer en tant que personne. Sans parler de la toxicité résultant du fait de rester accroché à de vieux sentiments qui finissent par créer en nous du ressentiment et nuire à nos relations. 

Dans leur livre Réveiller le feu intérieur, les auteurs Lyse Lebeau et Duart Maclean (1) enseignent que les émotions doivent circuler librement. Et Dieu sait combien nous retenons de l’énergie puissante à l’intérieur de nous, des non-dits qui causent parfois des maux de gorge à répétition sans aucune raison apparente, ou des inquiétudes qui causent des maux d’estomac. 

Quand je vais moins bien, j’aime bien me référer au livre Le Grand dictionnaire des malaises et des maladies de Jacques Martel (2). Il me guide vers une meilleure compréhension de moi-même et m’a souvent aidé à me rétablir plus vite. Comme on dit, quand on prend conscience de quelque chose, on a déjà la moitié de la solution entre les mains.

Les effets ravageurs de la pandémie et du stress dans nos vies 

Ajoutons à tout cela l’accumulation inévitable au quotidien de toxines dans notre corps et les effets ravageurs d’une overdose de stress à tous les niveaux dans notre vie avec cette pandémie qui n’en finit plus. 

En effet, qui ne s’est pas senti un peu moins patient, moins tolérant depuis le début de cette période hors de l’ordinaire? Ou qui n’a pas observé cela dans son entourage? Avec tous ces manques et toutes ces restrictions, on peut facilement comprendre pourquoi. 

Et pendant que partout sur la planète on a des inquiétudes à propos de notre santé et de celle de nos proches, d’autres vivent de l’insécurité et des difficultés financières importantes qui leur causent un haut niveau d’anxiété et de détresse. Sans parler de ce sentiment de frustration qui est toujours là en arrière-plan, de cette impuissance que nous ressentons vis-à-vis une situation qui dure depuis trop longtemps déjà. Enfin, il y a aussi tous ces changements auxquels nous devons constamment nous adapter et qui nous épuisent et nous vident de notre énergie et de notre vitalité.

L’organisme national Statistique Canada a d’ailleurs signalé une augmentation importante du nombre de personnes qui souffrent de symptômes d’anxiété et de problèmes de santé mentale depuis le début de la pandémie.

Bref, tous ces bouleversements ont un impact direct sur notre niveau d’énergie, notre système immunitaire et, finalement, notre santé et notre bien-être. Je vous explique brièvement comment cela fonctionne. 

Notre extraordinaire système nerveux vs le stress

Bien que nous ayons de plus en plus de connaissances sur les capacités incroyables de notre cerveau, nous ignorons encore tellement de choses sur toute sa réelle puissance. En effet, notre système nerveux est extraordinaire et il nous permet de gérer des situations stressantes. En situation de danger, notre super système d’auto-défense se met en action et produit des hormones, entre autre le cortisol, qui nous permet de réagir afin de fuir ou d’affronter une situation à laquelle nous faisons face. Toutefois, une situation d’urgence n’est généralement que très temporaire et ne dure pas dans le temps.

Mais que se passe-t-il quand ces situations stressantes perdurent? L’organisme entre dans la phase d’épuisement. «Les hormones produites afin de gérer les situations stressantes sont produites quasi-continuellement, ce qui coûte à l’organisme une énergie bien trop importante. L’excès de cortisol bloque la production de nouveaux neurones dans l’hippocampe (région du cerveau qui agit sur l’humeur), ce qui pourrait mener à la dépression.» (3)

À ce stade, vous vous posez peut-être la question: est-ce que je peux réellement faire quelque chose pour empêcher ça? Voici une piste de solution.

Détoxifiez votre vie pour créer de l’espace pour du nouveau 

J’ai toujours cru que l’on ne faisait pas assez de prévention en santé. C’est vrai plus que jamais. Je dirais même que c’est notre rôle, notre responsabilité à nous et à nous seuls, puisque cela a un lien direct avec notre mode de vie, nos habitudes, notre alimentation, la qualité de notre environnement, etc. 

Voici ce que nous pouvons faire pour prévenir: évacuer, détoxifier, libérer, nettoyer, faire un grand ménage du printemps et ce, dès maintenant. Je ne vous demande pas de me croire sur parole, mais de l’essayer.  Après tout, qu’avez-vous à perdre sinon des déchets toxiques qui vous polluent le corps et la vie?  

Le principe du vide suggère de nous débarrasser de toutes les vieilleries, autant dans notre environnement extérieur qu’à l’intérieur de nous-même. Il souligne l’importance d’entretenir notre corps et notre esprit, un peu comme nous entretenons notre voiture. Quand on y pense, notre corps n’est-il pas notre véhicule? Pour conserver notre automobile en bon état, nous savons qu’il faut faire régulièrement des changements d’huile, sans quoi notre moteur ne tiendra pas le coup bien longtemps. Et bien, la vidange d’huile implique de jeter la vieille huile pour faire place à de la nouvelle. 

Tout comme il devient difficile de circuler dans une pièce remplie et encombrée de mille et unes choses, de même nous perdons toute clarté d’esprit si notre tête est remplie à craquer en permanence et que nous n’évacuons pas de temps en temps. Nous pouvons même avoir de la difficulté à prendre de toutes petites décisions au quotidien. Juste choisir une sorte de biscuits parmi 30 autres au supermarché peut devenir source d’anxiété. C’est ce qu’on appelle le paradoxe du choix. Comme quoi trop parfois, c’est comme pas assez. 

Je suis convaincue que l’on doit aborder la santé dans une approche globale. J’ose même aller jusqu’à dire que la qualité de nos pensées est également un élément important à considérer et à transformer dans notre grand ménage. Effectivement, si nous réalisons que nous passons la majeure partie de notre temps à entretenir des pensées négatives et dépressives, nous contribuons à nourrir en nous un état de mal-être.

Faisons-nous donc le cadeau précieux de nous débarrasser de nos déchets intérieurs et extérieurs pour observer ensuite ce qui arrive de nouveau dans notre vie. Une fois l’espace nettoyé et épuré, suivant le principe du vide, nous pourrons choisir avec quelle nouvelle essence nous désirons remplir le réservoir de notre merveilleux véhicule, notre temple corporel et spirituel. (4) 

En fin de compte, la seule chose à garder à l’esprit est qu’il est primordial pour notre mieux-être physique, mental et émotionnel, de faire régulièrement un changement d’huile pour permettre à l’énergie de circuler librement dans notre vie. Ce grand ménage, nous sommes les seuls à pouvoir le faire. Nous sommes notre propre mécanicien. N’est-ce pas une bonne nouvelle de savoir que nous avons un certain pouvoir sur notre santé et notre bien-être?

Un vieux trésor recèle parfois un jardin secret qui peut guérir

En terminant, vous avez sans doute envie de connaître la suite de mon expérience avec la vieille dame? Alors que j’étais avec elle, à la fin de notre ménage à l’intérieur de la maison, elle a sorti une boîte qui contenait des livres, des feuilles et un cartable. En voyant celui-ci, elle est devenue bouleversée. 

Pendant qu’elle feuilletait ce cartable sans détourner son regard vers moi, je lui ai demandé ce que c’était. Elle a commencé à m’expliquer que ce cartable contenait la matière qu’elle avait enseignée pendant plus de 30 ans à des autochtones en difficulté. Elle avait pris sous son aile de jeunes garçons au bord du précipice, avait bâti avec eux une relation de confiance et les avait guidés pour qu’ils découvrent leurs forces et leurs qualités, pour qu’ils retrouvent un but et une motivation à continuer leurs études. Ce n’était pas rien! 

À cet instant, j’ai ressenti de la compassion pour elle. J’ai compris que son mal-être était sans doute lié au fait de ne plus se sentir utile. Pendant toutes ces années, elle avait, avec tout son cœur, fait une différence significative dans la vie de ces jeunes autochtones et elle croyait maintenant qu’elle ne servait plus à rien. Pourtant, même à 75 ans, on peut encore avoir des passions et des talents qui peuvent servir aux autres.  

Vous auriez dû voir l’aménagement extérieur de sa maison. Elle connaissait le nom scientifique de toutes les plantes et se faisait un plaisir de nous les nommer en nous expliquant les caractéristiques propres à chacune. C’est grâce à elle que j’ai appris que les asclépiades – des plantes vivaces avec des fleurs disposées en ombrelles – n’étaient pas que de simples mauvaises herbes et avaient un rôle écologique très important à jouer pour assurer la survie des papillons Monarque. 

Nous étions à la fin d’octobre et, dès le lendemain de l’Halloween, elle commença son magasinage de décorations de Noël à la pépinière du coin. À son retour, elle nous expliqua que la commis qu’elle avait rencontrée ne connaissait pas bien les plantes et qu’elle ne devrait pas agir comme conseillère. 

Je lui lançai un peu en boutade: Mais pourquoi vous n’iriez pas offrir vos services quelques heures par semaine? Il me semble que vous seriez la personne idéale pour conseiller les gens dans l’entretien des plantes puisque vous avez tellement de connaissances en la matière, en plus d’en être passionnée? Elle réagit avec un sourire en coin. 

Le lendemain matin, nous avions complété les travaux et sa maison était maintenant propre, épurée, ravivée et son énergie renouvelée. Ce ménage était non seulement nécessaire, mais il fut bénéfique à bien des niveaux.  

En effet, je ne sais pas si madame Asclépiade a proposé ses services à la pépinière. Ce que je sais, c’est qu’à la fin de ces travaux, après avoir remercié la vieille dame de nous avoir fait confiance, nous sommes repartis transformés un peu par cette expérience. 

Depuis, même si je ne le fais peut-être pas assez souvent, j’essaie de mettre en pratique le principe du vide (5) dans ma vie. Chaque fois que j’utilise cette technique, mon énergie est renouvelée et je suis soudainement inspirée par de nouvelles activités. Je fais de nouvelles rencontres et ma vie se transforme petit à petit, un peu plus à mon image qui évolue elle aussi. 

La vie, c’est le mouvement, le changement, l’évolution. Personne n’y échappe. Je vous souhaite de faire le vide, de vous redécouvrir peut-être une passion que vous pourrez mettre au service d’un monde meilleur… parce que ça, c’est vraiment bon pour la santé.

Pour aller plus loin

  1. LEBEAU Lyse, MACLEAN Duart (2006) – Réveiller le feu intérieur – Québecor
  2. MARTEL, Jacques (2007) – Le grand dictionnaire des malaises et maladies – Atma
  3. L’impact du stress sur la santé – Passeport Santé.
  4. En accord avec ce principe, je propose à ma clientèle une détox globale en 3 volets: physique, mentale et émotionnelle. Il existe plusieurs exercices efficaces, entre autres des techniques de respiration, qui permettent d’évacuer le stress et même de libérer les toxines de notre corps. Voir ma page Facebook Yoga espace vital.
  5. Le principe du vide (document Youtube)

Joane Tremblay est professeure de yoga depuis 2006. Au fil des ans, elle a participé à des formations de perfectionnement ainsi qu’à divers ateliers sur la gestion du stress, la méditation et le Inner Yoga. Elle se spécialise dans les outils de gestion du stress et donne des cours en milieu de travail et dans les écoles secondaires. Elle offre également des ateliers-conférence (Outils de gestion du stress et yoga sur chaise en milieu de travail).

Poète et auteure d’un ouvrage de poésie (Quarante Florilèges, 2010) et d’un ouvrage cd audio et cahier à colorier pour enfants (Marie-Lune et ses amis, 2020), elle travaille actuellement à l’écriture de son premier roman jeunesse sur le sujet de ce qu’elle nomme la ConScience fiction.

Passionnée par le comportement humain et les relations humaines, elle a étudié le leadership transformationnel, les schémas de comportement inconscients et elle pratique le Rebirth (technique de respiration consciente et connectée qui permet de libérer le stress profond, les émotions refoulées, les croyances négatives inconscientes et les traumatismes) depuis une douzaine d’années. Vous pouvez la contacter sur sa page Facebook.

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