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Émotions, Estime-de-soi, La communication

Le courage de dire ce qui ne va pas

Collaboration spéciale

Le jour où j’ai appris à dire ce qui ne va pas, j’ai ressenti au plus profond de moi une énergie et une force qui m’étaient jusqu’alors inconnues.

Par Jackie B. Hamilton

Béni soit le jour où j’ai enfin été capable de dire ce qui n’allait pas.  Ceux qui ont lu mon livre (voir note) savent que l’ancienne moi était timide maladive et  perfectionniste. Deux traits de personnalité qui, mis ensemble, nous tiennent prisonniers de nos émotions et nous contraignent au mutisme. Nous nous contentons alors d’encaisser les coups, d’accumuler les frustrations et, ce faisant, nous piétinons encore plus notre estime qui est déjà chancelante.

Pour certains d’entre nous, toutefois, la peur de s’exprimer vient davantage d’une mauvaise perception de la valeur que nous pensons avoir par rapport à l’autre ou du sentiment d’être redevable de quelque chose que nous nourrissons volontairement envers lui.

Très tôt, on nous a appris à respecter l’autorité. À commencer par nos parents qui nous forçaient à nous taire pour écouter ce qu’ils avaient à dire. Ainsi, nous aurons tendance à nous tenir peinards en présence d’une personne ayant un rang plus élevé que le nôtre ou une profession qui laisse supposer une certaine supériorité. Hé bien, j’ai de bonnes nouvelles pour vous!

Le jour où j’ai appris à dire ce qui ne va pas, j’ai ressenti au plus profond de moi une énergie et une force qui m’étaient jusqu’alors inconnues. En fait, je me suis tout simplement sentie vivante. Vivante et fière de l’être! C’était comme si, tout à coup, il y avait quelqu’un pour prendre soin de moi. Quelqu’un sur qui je pouvais compter. Et le plus merveilleux, c’est que je n’avais pas à faire appel à qui que ce soit puisque l’accusée/la persécutée et la défenderesse étaient une seule et même personne.

Ce qui nous arrête de dire ce qui ne va pas

Il ne faut pas avoir peur ou honte de s’exprimer, mais je sais que ce n’est pas toujours évident de le faire. Tout d’abord, il va de soi que lorsque nous osons faire face à une situation ou à une personne, cela peut entraîner certaines réactions ou rebondissements auxquels nous devrons répondre.

Et c’est souvent ce qui met un frein à notre désir de faire valoir notre opinion ou d’exprimer une insatisfaction. « Si elle me répond ceci, que va-t-il arriver? »  Évidemment, il faut être prêt à toute éventualité sans pour autant verser dans le drame. La plupart du temps, prendre la parole pour s’exprimer permet d’entretenir de saines relations et non l’inverse.

S’il est une chose que j’ai compris au cours de toutes mes années de travail, c’est que, bien souvent, les personnes auxquelles nous n’osons pas faire face apprécient justement les gens qui savent prendre leur place. Pourquoi? Parce qu’elles aiment traiter d’égal en égal et comme elles ont beaucoup de personnalité et d’aplomb, elles se reconnaissent davantage dans les gens qui possèdent ces attributs.

Mais attention! Cela ne signifie pas qu’il nous faut nous exprimer avec agressivité et de façon maladroite. La meilleure façon de ne pas se mettre les pieds dans les plats, c’est d’engager la conversation en parlant tout simplement de soi. Attaquer directement l’autre risquerait d’entraîner la fin de l’échange avant même que celui-ci ne commence. Soyons quand même un peu avisés. Pas besoin d’un diplôme en psychologie pour comprendre que nous devons aborder l’autre de la même façon que nous voudrions être abordés.

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Le courage de dire

Bien que j’encourage à 100 % de dire ce qui ne va pas, c’est possible que nos paroles soient perçues comme du vent. Peu importe. L’important, c’est que nous nous sommes libérés du poids qu’elles mettaient sur nos tympans (parce qu’on y pensait tout le temps) et sur notre plexus solaire (parce qu’on avait une grosse boule d’émotions). Faire de son mieux, voilà tout ce qui compte et cela commence par trouver le courage de dire ce qui ne va pas.

Aucune situation ne pourra évoluer si nous nous contentons de garder le silence.  Et viendra un temps où nous ne pourrons plus blâmer les autres pour ce qui nous arrive parce qu’en réalité nous n’avons pas su faire ce qu’il fallait pour nous en sortir.

Jackie B. Hamilton est auteure et anime son propre blogue. Elle a publié Carnet de route pour manifester l’inattendu disponible sur jackiebhamilton.com

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