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Émotions, Le bonheur

Bonheur: à quel âge est-on le plus heureux?

Marc Vachon, m.ps.

Le bonheur, pour vous, est-il associé à la jeunesse, à l’âge mûr ou le propre des personnes âgées? Dans une de nos infolettres, nous vous demandions de répondre à cette question: Choisissez la période d’âge pendant laquelle vous pensez que vous serez ou que vous avez été le plus heureux?

Les résultats (voir tableau plus loin) montrent que la grande majorité d’entre vous (71%) croient que c’est entre 34 et 57 ans que le bonheur est plus probable, alors que seulement 12% pensent qu’on est (ou sera) le plus heureux après 66 ans (à noter qu’on pouvait cocher plusieurs cases). Mais qu’en dit la recherche?

Les recherches sur le bonheur

S’il faut croire les résultats de recherches sur le sujet, on serait plus heureux passer le cap de la cinquantaine, et ce serait à «l’âge d’or», c’est-à-dire entre 65 et 85 ans, qu’on serait le plus satisfait de son existence. Voilà de quoi rassurer ceux qui voient avec horreur leur vieillissement.

Pour en arriver à cette conclusion, Arthur Stone et trois de ses collègues de la Stony Brook University à New York ont analysé les données d’un sondage téléphonique effectué auprès de 340 000 américains de 18 à 85 ans dans lequel on leur demandait d’indiquer, sur une échelle de 1 à 10, leur niveau de satisfaction général. (A snapshot of the age distribution of psychological well-being in the United States).

Pourtant, les personnes qui vieillissent sont souvent aux prises avec une santé qui décline et sont confrontées à la mort, la leur et celle de proches. Comment alors explique-t-on ce résultat?

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Le bonheur: une réponse au niveau du cerveau

Il semble qu’une partie de l’explication se trouverait dans le cerveau. Dans une étude utilisant l’Imagerie par résonnance magnétique (IRM), des chercheurs allemands ont examiné l’activité cérébrale de 22 jeunes (moyenne d’âge de 25 ans) et de 26 personnes âgés en moyenne de 65 ans pendant l’exécution d’une tâche cognitive. À intervalle, on leur présentait des photos de visages heureux, tristes, craintifs ou neutre, sans rapport avec la tâche à accomplir.

Or, cette recherche a révélé que les participants plus âgés étaient davantage distraits par les visages heureux, ce qui se vérifiait par une forte activité dans une zone du cerveau qui contrôle les émotions. De plus, les participants présentant ce niveau spécifique d’activité cérébral le plus fort étaient considérés comme ayant une grande stabilité émotionnelle, selon une évaluation psychologique.

Et les chercheurs de conclure que le cerveau, en vieillissant, aurait une préférence pour les informations positives, bien sûr s’il n’est pas affecté par des troubles cognitifs.

Bonheur et capacité à gérer les émotions

Dans la recherche de Arthur Stone et de ses collègues mentionnée en début d’article, on demandait d’ailleurs aux répondants âgés entre 18 et 85 ans s’ils avaient éprouvé de la joie, du bonheur, du stress, de la colère ou de la tristesse dans le courant de la journée précédant le sondage.

Leurs résultats démontrent que les émotions négatives comme positives varient avec l’âge. Ainsi, le stress et la colère commencent à décliner dans la vingtaine et l’inquiétude après la cinquantaine. La tristesse quant à elle augmenterait au cours des années, atteindrait son maximum à 50 ans et diminuerait ensuite progressivement jusqu’à 73 ans. La joie et le bonheur augmenteraient passé le cap de la cinquantaine. (À noter que ces résultats s’observent aussi ailleurs qu’aux États-Unis).

Cette recherche suggère donc que les personnes vieillissantes développent un contrôle émotionnel qui leur permet de regarder plus positivement les situations et qui augmente leur niveau de bonheur. N’est-ce pas ce qu’on appelle la résilience, cette aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense en raison de sa nocivité ou du risque qu’elle représente, ainsi qu’à se ressaisir, à s’adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables (définition du Grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française)?

Le mot de la fin

Ces résultats devraient aider à ébranler plusieurs préjugés que l’on peut entretenir sur le vieillissement et les personnes âgées. Comme le rappelle Marie Bérubé dans son article Vieillir en beauté

La maturité et le vieillissement sont en réalité, si on oublie les préjugés et les stéréotypes culturels, des étapes importantes vers le sommet de la croissance. On peut parfaitement grandir encore, être heureux, en santé, actifs physiquement, intellectuellement et même sexuellement. 

Quant à moi, je crois qu’il n’y a pas vraiment d’âge pour être heureux et, s’il y a une chose qu’il est important d’apprendre, peu importe son âge, c’est l’habileté à ne pas se laisser envahir par ses émotions négatives et à provoquer des états d’esprit aidants. Cela permet de relever les défis qui se présentent aux différentes étapes de sa vie, de rester ouvert au changement, d’accepter plus aisément le nouveau et d’accueillir l’inconnu. Il ne faut surtout pas sous-estimer l’impact de nos pensées sur notre niveau de stress.

Ce sont des habiletés qui se développent, des stratégies qui s’apprennent. Certains les ont apprises par imitation de parents qui les possédaient ou les ont développées à travers des expériences personnelles. Et de nombreuses personnes plus âgées les ont développées avec le temps, les expériences et la réflexion.

Qui que nous soyons, nous pouvons tirer profit de leur expérience pour nous aider à contrôler nos états d’esprit paralysants (peur, colère, doute, impuissance, accablement, culpabilité, démotivation, etc.) et provoquer des états d’esprit plus dynamisants (entrain, joie, plaisir, humour, détermination, confiance, etc.) qui vont nous supporter. Nous y avons consacré tout un chapitre dans notre livre Oser changer: mettre le cap sur ses rêves.

Je laisse le mot de la fin à deux personnes qui ont répondu à notre sondage et qui nous ont envoyé ces commentaires:

Je n’ai pas pu répondre à ce sondage car il me manquait une ligne: j’aurais répondu c’est maintenant, car mon intention est bien de tenter d’être heureuse là maintenant, tout de suite!

Nous devrions l’être à tout moment pour peu que l‘on aie une bonne santé. C’est mon humble avis. Et je vis très bien dans cet état d’ esprit.

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