Bonheur au travail… Plaisir au travail… Que voilà des mots qui, pour plusieurs, ne vont pas ensemble. Et pourtant, c’est possible quand certains besoins importants sont satisfaits.
Qu’est-ce qui vous procure de la satisfaction au travail? Quelles sont vos sources de motivation? Certains répondront que le bonheur au travail, c’est d’avoir une marge de manœuvre, de pouvoir prendre des initiatives. D’autres éprouvent du plaisir au travail quand ils sentent que tous travaillent dans le même sens ou qu’ils contribuent à faire avancer les choses.
Pour plusieurs, le bonheur au travail, c’est se retrouver avec des collègues, échanger avec eux, rencontrer des personnes intéressantes. D’autres diront que c’est l’enthousiasme qu’ils sentent autour d’eux, l’humour qu’il y a dans l’équipe. Enfin, plusieurs affirmeront que le plaisir au travail, c’est quand on leur fait sentir qu’ils font du bon travail.
Chacune de ces réponses met en évidence un des sept besoins dont la satisfaction assure notre motivation au travail, et même notre bonheur au travail. Je vous explique donc chacun de ces besoins et vous propose des questions dont les réponses vont vous aider à mesurer votre propre bonheur au travail.
Le confort
Nous avons tous besoin d’une zone de confort, c’est la base. Rappelez-vous quand vous avez commencé dans un nouvel environnement de travail ou dans un nouveau poste. Vous étiez d’abord plus ou moins à l’aise avec la tâche, avec l’environnement de travail, avec les gens que vous ne connaissiez pas encore peut-être. Puis, après un certain temps, vous avez développé vos habiletés, vous avez établi votre zone de confort et votre routine.
Quand des changements importants surviennent dans l’organisation du travail, c’est cette zone de confort qui est menacée. En fait, nous avons tous besoin que les choses, les gens, le travail aient une certaine stabilité, qu’ils ne changent pas. Nous avons également besoin de cohérence, de savoir à quoi nous en tenir. Pensons à l’insécurité que provoquent les rumeurs persistantes. Font également partie de notre zone de confort les conditions de travail comme le salaire, les avantages sociaux, la permanence de notre emploi.
La question à vous poser ici: Jusqu’à quel point suis-je confortable dans mon travail?
La variété: besoin important dans le bonheur au travail
Qu’arrive-t-il lorsqu’un travail est trop routinier? Pour la majorité, c’est l’ennui. Pour avoir du plaisir au travail, nous avons tous besoin de nouveauté, d’incertitude, de surprise. Nous avons besoin de différences, de diversité, de changer notre état d’esprit. D’où l’importance de lâcher prise de temps à autre, de développer l’humour qui permet de dédramatiser certaines situations, de détendre l’atmosphère et d’améliorer la créativité dans l’équipe. D’où l’importance aussi d’un travail qui permet de sortir de sa zone de confort, de temps en temps, pour développer de nouvelles habiletés, pour relever de nouveaux défis.
Trois questions à vous poser pour vous aider à établir votre niveau de satisfaction du besoin de variété:
- Qu’est-ce qui me passionne encore dans mon travail?
- À quand remonte mon dernier fou rire au travail?
- Est-ce que j’ai la possibilité de relever des défis? Trop ou pas assez?
La reconnaissance, la valorisation
La reconnaissance de notre travail est, sans aucun doute, une source importante de plaisir au travail pour plusieurs. Peu importe notre rôle, nous nous sentons UNIQUE, IMPORTANT, RECONNU. Les employeurs qui misent sur leurs ressources humaines vont vouloir motiver leurs employés à long terme en récompensant l’effort par des bonus, par la participation à des formations à l’extérieur du travail, par une mention particulière dans le journal d’entreprise ou lors de rencontres annuelles, etc.
Mais la reconnaissance, c’est d’abord et surtout une habitude quotidienne que tous, dirigeants comme employés, doivent prendre, en prenant le temps de reconnaître l’autre quand ils le rencontrent, ne serait-ce que par une salutation et un sourire.
La reconnaissance, ce sont tous ces gestes que nous posons à l’endroit de l’autre et qui font qu’il se sent quelqu’un, important pour nous, et pas seulement un numéro ou une fonction. La reconnaissance, c’est aussi nos collègues qui nous manifestent qu’ils sont heureux que nous soyons là, qu’ils sont contents de travailler avec nous et qui nous donnent régulièrement du feedback positif. La reconnaissance s’exprime également par le respect du travail des autres, de leur rôle; par le fait de faire confiance à la compétence de l’autre, de nous consulter, de nous écouter.
De bonnes questions en rapport avec le besoin de reconnaissance, de valorisation:
- Est-ce que je vois les signes de reconnaissance que les autres m’envoient?
- Est-ce que j’accepte ceux qu’on me donne?
- Est-ce que je vais chercher quand ça ne vient pas?
- Quels sont mes critères pour que j’éprouve de la reconnaissance, que doit-il se passer? Ces critères sont-ils externes et sous le contrôle des autres ou sont-ils internes et sous mon contrôle?
- Quand ai-je donné de bons feedbacks à ceux et celles avec qui je travaille… à mes supérieurs?
- Quels signes de reconnaissance est-ce que j’envoie aux autres? (Bonjour, s’il-vous-plaît, merci, etc.)
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La communication: une des plus grandes sources de bonheur au travail
Pour une majorité de gens, le bonheur au travail, c’est sentir qu’ils font partie d’un groupe, d’une équipe avec qui ils peuvent partager. Se relier, c’est avoir un réseau pour le soutien, le support ou pour le simple plaisir. C’est savoir qu’il y a des personnes sur qui nous pouvons compter, avec qui nous pouvons échanger sur le travail, bien sûr, mais aussi sur notre vie, nos intérêts, nos passions, nos inquiétudes.
C’est sentir la solidarité entre nous parce que, finalement, nous faisons tous partie de la même aventure humaine.
Se relier, c’est se faire demander comment va notre journée et… être écouté. C’est aussi rencontrer des gens intéressants.
La satisfaction de ce besoin se manifeste également par le respect des différences individuelles et le développement d’attitudes et de comportements de bon voisinage entre collègues. Aussi par l’humour qui, utilisé de façon appropriée, donc pas au détriment des autres, est un liant entre les individus au travail. Et c’est surtout un incroyable décapant du stress occasionné par le travail et les exigences de performance.
Les bonnes questions:
- Ai-je le sentiment de faire partie d’un groupe (gang) avec qui je partage?
- Est-ce que j’ai des réseaux, pour le plaisir, le support, l’aide, etc.
- Suis-je capable d »exprimer mes idées et de les communiquer adéquatement aux autres, avec respect?
- Est-ce que j’écoute?
La contribution
Contribuer, c’est être convaincu que ce que nous faisons, dans notre domaine, change quelque chose. C’est connaître notre rôle et savoir comment nous servons, par nos efforts, à l’atteinte de la cible, des objectifs, peu importe le niveau que nous occupons dans la hiérarchie.
Cette dimension du plaisir au travail est souvent plus facile à identifier chez ceux qui occupent des postes de direction ou de professionnel. D’où l’importance d’expliquer et de démontrer à ceux pour qui c’est moins évident ce que nous attendons d’eux et la place importante qu’ils occupent dans l’organisation. Contribuer, c’est aussi servir à quelque chose au-delà de moi-même (aider, faire avancer une cause, etc.).
Quelques bonnes questions pour le besoin de contribution:
- Est-ce que je sais COMMENT je contribue à la réalisation des objectifs, à la mission de mon employeur
- Mon travail contribue-t-il aux autres?
- Qui est-ce que j’aide?
- Mon travail sert-il à rendre le monde meilleur? Comment?
Le pouvoir, l’influence
Rien n’est plus satisfaisant que de savoir que nous pouvons avoir une influence, que notre opinion vaut quelque chose et qu’on en tient compte. Ce besoin est satisfait quand, dans une organisation, dans une équipe, on met en pratique nos suggestions ou à, tout le moins, quand on fait un suivi avec nous au sujet de nos suggestions.
Avoir du pouvoir, c’est aussi avoir une certaine marge de manœuvre, un espace pour prendre des initiatives. Encore une fois, ce besoin est beaucoup plus aisé à satisfaire quand nous occupons un poste de dirigeant ou de cadre supérieur. Avoir du pouvoir, finalement, c’est sentir que l’on fait une différence, dans l’équipe, avec nos collègues, dans l’organisation.
Le sens
Une des plus grandes sources de stress, c’est de faire quelque chose qui n’a pas de sens. Trouver du sens dans sa vie, c’est non seulement savoir pourquoi nous travaillons (payer mon hypothèque, ma pension alimentaire, mon auto, etc), mais surtout pour quoi. C’est connaître la direction, la cible qui est visée; c’est aussi travailler dans un projet qui nous mobilise, dans lequel nous nous reconnaissons, travailler pour quelqu’un qui nous inspire, qui sait nous faire partager sa vision, son rêve, son enthousiasme. C’est également avoir des objectifs qui nous sont propres, qui nous appartiennent. C’est enfin et surtout avoir un travail qui va dans le même sens que la mission que nous nous sommes peut-être donnée.
De bonnes questions qui peuvent vous mettre sur la piste du sens qu’a le travail pour vous:
- Pourquoi suis-je ici? Pour qui?
- Quel est mon objectif ultime?
- Comment mon travail s’inscrit-il dans le sens qu’a ma vie?
- Quelle est ma mission?
Alors? Comment se porte votre bonheur au travail?
Où en est la satisfaction de chacun de ces sept besoins dans votre travail? En prenant le temps de faire cette évaluation, par exemple en reprenant chaque besoin sur une échelle de 1 à 10, vous allez avoir la mesure de votre plaisir au travail. Et si vous voulez aller un peu plus loin, placez ces sept besoins par ordre d’importance pour vous. Lequel vient en premier, en deuxième, et ainsi de suite. Peut-être allez-vous constater que vos besoins les plus importants sont relativement bien comblés, ce qui fait que, même si certains de vos besoins sont moins satisfaits, vous êtes tout de même motivé au travail et éprouvez du plaisir.
POUR ALLER PLUS LOIN
- Oser changer: mettre le cap sur ses rêves (Bérubé, Marie, Vachon, Marc – Éditions OSERChanger)
- Lâcher prise. Prendre de l’altitude (Bérubé, Marie, Vachon, Marc – Éditions OSERChanger)