Les livres d’auto-traitement : c’est efficace?

Dans ce nouvel épisode, Marie Bérubé et moi nous interrogeons sur l’efficacité de l’auto-traitement et proposons quelques critères pour bien choisir.

Contenu

• Pourquoi se réfère-t-on à des livres d’auto-traitement (self-help) ? Quand de telles sources peuvent-elles aider ?
• De quoi doit-on se méfier ? On parle entre autres du biais de vérité, de la séduction du court terme et de la rigueur scientifique.
• La pression des pairs dans les groupes.
• L’effet positif des livres d’auto-traitement qui proposent des approches cognitivo-comportementales.
• Un livre qui a changé ma vie.
• Résumé : les critères pour choisir un livre d’auto-traitement.
• Question finale : quels livres d’auto-traitement vous ont le plus aidé ?
  

L’auto-traitement, vous connaissez ? 

On appelle aussi cela le self-help, dans la langue de Shakespeare.

Mais qu’est-ce que l’auto-traitement ? C’est le fait d’essayer de résoudre par soi-même certains problèmes — de comportement ou autres — au moyen d’un livre, d’un séminaire, d’un enregistrement audio ou vidéo, ou encore d’un groupe de soutien.

Par exemple, vous voulez apporter des changements à votre style de vie pour augmenter votre satisfaction personnelle et être plus heureux au travail. Vous voulez perdre du poids, cesser de fumer, réduire votre consommation d’alcool. Vous cherchez comment diminuer votre inquiétude, mieux communiquer, comprendre votre enfant, faire plus d’argent ou trouver un sens à votre vie.

Et vous vous procurez un livre dans lequel un spécialiste — ou parfois un pseudo-spécialiste — vous explique comment y arriver.

Personnellement, j’ai lu mon premier livre de self-help (et ce n’était pas le dernier) vers 16 ou 17 ans : Comment se faire des amis, de Dale Carnegie. Ça vous dit quelque chose, j’en suis certain. Ce livre m’a donné des trucs pour vaincre ma timidité : sourire, m’intéresser sincèrement à l’autre, poser des questions. Et ça marche !

D’ailleurs, ça fonctionne aussi au niveau des ventes : plus de 50 millions d’exemplaires de ce livre ont été vendus, traduits en 37 langues.

L’industrie de l’auto-traitement est aujourd’hui une industrie de plusieurs milliards de dollars. Une simple recherche sur Amazon avec les mots self-help donne plus de 100 000 résultats. Mais pourquoi est-ce si populaire ?

Nous aimons résoudre des problèmes

Vous faites des mots croisés, des Sudoku, des mots fléchés, des tangrams ou que sais-je encore ? Rassurez-vous, vous êtes normal. Cela démontre simplement que vous aimez résoudre des problèmes.

D’ailleurs, la recherche nous apprend que le fait de résoudre des problèmes est aussi fondamental que manger ou dormir.

Dès la naissance et jusqu’à notre mort, nous sommes animés par le besoin de résoudre des problèmes : nous tentons sans cesse de décoder le monde et de créer de l’ordre dans le chaos.

Quand il s’agit de nous comprendre — ou de comprendre les autres —, nous cherchons d’abord les réponses en nous.

Puis, si nous ne les trouvons pas, il est fort probable que nous nous tournions vers des livres, des articles ou des séminaires, avant d’aller chercher de l’aide professionnelle.

Qui n’a pas déjà fait une recherche sur Google, Bing ou un autre moteur pour “mieux se comprendre” ?

Ces recherches nous conduisent assez vite vers des formes d’auto-traitement.

Pour aller plus loin :

L’efficacité des livres thérapeutiques enfin prouvée — Revue Cerveau & Psycho, janvier 2018.