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Émotions, Le changement

Résilience et détermination: les trois stratégies de Chantal Petitclerc

Marc Vachon, m.ps.

La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents. (Boris Cyrulnik)

Le terme résilience est un terme de plus en plus utilisé en psychologie et est en voie de passer dans le langage courant. Le mot résilience est emprunté de la physique, domaine dans lequel il désigne la résistance des matériaux aux chocs. Il a été repris entre autre par le neuropsychiatre et psychanalyste Boris Cyrulnik qui la définit comme « la capacité à se développer quand même, dans des environnements qui auraient du être délabrants ».

On parlera de communautés résilientes quand il s’agit de collectivités qui passent activement à travers des catastrophes naturelles ou causées par l’homme.

On parlera de personnes résilientes dans le cas d’individus qui ont cette «aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense en raison de sa nocivité ou du risque qu’elle représente, ainsi qu’à se ressaisir, à s’adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables» (1)

Résilience et détermination de Chantal Petitclerc

Nous connaissons tous des personnes qui se sont relevées d’épreuves importantes et qui se sont servies de ces événements comme de tremplins pour avancer dans leur vie. À ce titre, Chantal Petitclerc est certainement un modèle de résilience et détermination. À 13 ans, une lésion de la moelle épinière la privait de l’usage de ses jambes et la clouait dans un fauteuil roulant.

Après avoir découvert l’athlétisme en fauteuil roulant, elle s’est entraînée et a disputé ses premiers Jeux Paralympiques à Barcelone en 1992, d’où elle reviendra avec deux médailles de bronze. Ce sera l’amorce d’une imposante récolte qui comprend aujourd’hui une médaille olympique et 21 médailles paralympiques. Elle est la seule athlète au Canada a avoir gagné des médailles au jeux Paralympique, Olympiques et du Commonwealth.

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Elle était l’invitée de l’émission télévisée québécoise On prend toujours un train pour la vie, diffusée le 12 juillet 2009 sur les ondes de Radio-Canada. Non seulement y livrait-elle un témoignage inspirant, mais elle nous livrait aussi plusieurs des stratégies qui lui ont permis de grandir dans son accident.

3 stratégies

1- Avoir dans son entourage des personnes qui peuvent agir comme modèles et qui aident à avancer.

2- Prendre sa responsabilité pour sortir du cycle de la victime. Elle dira « Je n’ai pas choisi ce qui m’est arrivé, mais j’ai choisi ce que j’allais faire avec ça. » Et un peu plus loin « On a chacun notre parcours… notre responsabilité, c’est d’en faire un beau parcours, de ne pas être une victime de ce parcours… J’aime penser que je me suis moi-même construit la vie que je voulais. »

3- Développer une stratégie orientée sur la solution. D’abord voir la situation telle qu’elle est, puis se demander ce qu’on fait avec ça?

Voici quelques phrases qui m’ont touché dans son entrevue. Quand on lui demande sa plus grande leçon de vie, elle répond: « Tout ce qu’on a besoin, on l’a à l’intérieur de soi pour faire face à n’importe quoi. » Quelle belle croyance à développer.

Ne voulant pas qu’on se rappelle d’elle surtout en raison de ses nombreuses médailles et exploits sportifs, elle dira: « Au-delà des médailles, je suis contente de la vie que je me suis donnée… Ce qu’on est est aussi important que ce qu’on fait… Je suis fière d’être allée au bout de mes rêves sans faire de compromis sur la personne que je voulais rester… quelqu’un qui s’émerveille tous les jours, qui ne fait pas la grosse tête, quelqu’un d’intègre, heureux au quotidien. « .

Chantal Petitclerc, aujourd’hui sénatrice au Canada, est une des athlètes ambassadeur de Right to Play, une organisation non gouvernementale humanitaire mise en place par des athlètes offrant à des enfants désavantagés de partout dans le monde des programmes axés sur le sport et le jeu. L’organisation forme dans plus de 20 pays de l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient affectés par la guerre, la maladie et la pauvreté des entraîneurs pour mettre en place des programmes d’aide aux jeunes. Un bel exemple de courage, de détermination et de résilience.

(1) Le grand dictionnaire terminologique de l’Office québécois de la langue française.

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